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Geffrard se rendant dans le Sud à cet effet, la première opération qui était indiquée à Dessalines consistait à aller lui-même se faire reconnaître en qualité de général en chef.

Il partit de l’Artibonite vers le 2 de janvier 1803, et se rendit au Port-de-Paix où Capois et ses troupes ne firent aucune difficulté de l’acclamer. Capois fut nommé général de brigade : il avait réorganisé la 9e, dont le commandement fut confié à Pourcely, et les bataillons à Jacques Louis, Nicolas Louis et Beauvoir.

Se portant immédiatement dans les quartiers du voisinage du Cap, Dessalines nomma aussi généraux de brigade, Romain et Yayou : le premier eut le commandement du Limbe, le second celui de la Grande-Rivière. Cet acte d’autorité acheva de les détacher du parti de Sans-Souci. Christophe fut chargé de commander le Dondon, et Clervaux la Marmelade. Christophe reçut la mission secrète de se défaire de Sans-Souci, et Dessalines retourna à l’Artibonite.

Mais, peu de jours après, les Congos se soulevèrent contre Christophe, probablement à l’instigation de Sans-Souci. Forcé de se réfugier auprès de Clervaux, il fut aidé par celui-ci à reprendre son commandement au Dondon. Un nouveau mouvement des Congos l’en chassa encore. Informé de cette résistance, Dessalines accourut sur les lieux, employa la persuasion et l’autorité en même temps, pour annihiler l’influence de Sans-Souci, en tenant aux Congos le même langage que Pétion leur avait tenu. Cependant, il leur fit une concession adroite dans la circonstance, en retirant le commandement du Dondon à Christophe, qu’il plaça à Milot, avec la surveillance des quartiers qui s’étendaient jusqu’aux limites du Fort-