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beau, mis en prison aux Caves et jugé. Non-seulement le capitaine-général ne put arrêter ce désordre financier mais il finit lui-même par s’y livrer tout à son aise, et pour favoriser ses concubines[1].

Leclerc n’avait permis l’exportation, par navires étrangers, que de certaines denrées, telles que sirop, mélasses, rhum, etc., comme dans l’ancien régime. Ces navires étaient forcés d’enlever le numéraire pour compléter leur retour, dans un moment où l’on en avait le plus grand besoin, et où l’insurrection entravait la production des choses exportables. Rochambeau fut amené à leur accorder les mêmes facultés qu’aux navires français qui exportaient tout ce qui était à leur convenance.


S’il prenait des mesures qui durent paraître vigoureuses aux yeux du gouvernement consulaire, ce gouvernement en prenait aussi en France, qui devaient réagir sur son esprit violent.

Aux officiers de l’armée coloniale déjà déportés, Leclerc avait joint le général Martial Besse, embarqué sur la Comète, et de nombreux noirs et mulâtres qui arrivèrent à Brest, presque en même temps que Richepanse y envoya Magloire Pélage, et beaucoup d’autres de la Guadeloupe. Il y avait encombrement dans ce port, de ces infortunés éloignés de leur pays respectifs ; et des lettres de Leclerc, de la fin d’août, en annonçaient encore 1500 à 2000, qu’il se proposait de déporter, tandis qu’on en attendait autant de la Guadeloupe.

Il est juste de dire que parmi ces déportés à Brest, se trouvaient des prêtres de Saint-Domingue et d’autres

  1. Madame Valabrègue, Madame et Mademoiselle Lartigue, et d’autres encore, passaient pour telles.