Troupes coloniales, je sais que des scélérats ont cherché à vous séduire…
Soldats de l’armée, marins de l’escadre, vous voilà arrivés bientôt au terme de vos peines. La maladie cruelle qui a moissonné vos compagnons d’armes va cesser ses ravages. Une armée sortie des ports de France va se réunir à vous. La saison vous permettra d’agir, et malheur à ceux qui ne seront pas soumis.
Quant à moi, je justifierai la confiance du gouvernement français ; et avec le concours de la brave armée que j’ai l’honneur de commander, je remplirai fat tente de la nation française.
Quelles que fussent les assurances qu’il s’efforçait de donner à ses soldats et aux marins de l’escadre, le capitaine-général ne pouvait pas parler aussi éloquemment à leur imagination, que la fièvre jaune qui continuait ses ravages : tantôt il leur disait qu’elle avait cessé, tantôt il disait seulement qu’elle allait cesser. Cette effroyable maladie était si loin de terminer son cours, que trois semaines après elle enlevait le capitaine-général lui-même.
Cette proclamation, mal digérée, en s’adressant aux troupes coloniales, contenait contre les séducteurs une menace qui devait hâter l’explosion retardée jusque-là.
Déjà, soit pour éloigner de la colonie le général Boudet qui était regretté dans l’Ouest et le Sud depuis que Ro-