Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chapitre vii.

Invasion de la fièvre jaune et ses cruels effets. — Réunion du conseil colonial. — Sentimens libéraux du préfet colonial Benezech, sa mort. — Projets manifestés par les colons. — Conduite courageuse de H. Christophe. — Leclerc maintient en vigueur les règiemens de T. Louverture sur la culture. — La fièvre jaune dissout le conseil colonial. — Leclerc organise le gouvernement colonial. — Mesures fiscales. — Défense faite aux notaires de passer des actes de vente de moins de 50 carreaux de terre. — Mesures de police. — Pendaisons, noyades et fusillades contre la population indigène. — Règlement sur les délits et les peines. — Arrêté des Consuls défendant aux noirs et aux mulâtres d’entrer en France. — Réflexions à ce sujet. — Règlement de Leclerc sur l’ordre judiciaire et sur le culte catholique. — Arrivée de troupes de France. — Leclerc ordonne le désarmement général des cultivateurs. — Vues secrètes des chefs de l’armée coloniale en y donnant leur concours. — Mouvemens insurrectionnels qu’il occasionne. — Noble conduite du général Devaux. — Révolte de Charles Bélair. — Révolte d’autres chefs de bandes dans le Nord. — Pétion et Dessalines agissent contre eux. — Conférences entre ces deux chefs, leurs vues, leur entente. — Charles Bélair se rend après la capture de sa femme. — Dessalines les dénonce et les envoie à Leclerc. — Une commission militaire est formée pour les juger au Cap. — Arrivée de nouvelles troupes de France.


Lorsqu’à la fin d’avril, Leclerc se décidait à traiter sérieusement de la soumission de Christophe et de T. Louverture, l’armée française avait déjà perdu 5000 hommes dans les combats et en avait autant dans les hôpitaux, blessés ou malades. Alors il n’en était arrivé de France que 23 mille : c’était donc près de la moitié de cette force hors de ligne.