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doute, ne pourra pas supporter les maux dont elle sera accablée, loin de moi, et d’une famille chérie qui faisait le bonheur de ma vie…

« Toutes les personnes qui avaient versé leur sang pour conserver la colonie à la France, les officiers de mon état-major, mes secrétaires, n’ont jamais rien fait que par mes ordres ; tous ont donc été arrêtés sans motif.  »

T. Louverture demanda, à la fin de son mémoire, à être traduit par devant un tribunal où il pourrait justifier sa conduite au grand jour. Il invoqua la justice du Premier Consul, dans un dernier paragraphe que nous donnons ici comme une sorte de fac-similé, non de son écriture, mais de son orthographe : on y verra la preuve que l’intelligence de l’homme, son génie même, n’ont pas besoin d’une instruction classique pour se développer. Le voici dans toutes ses incorrections, tel que nous l’avons vu et lu :


xxxPremire Consul,

Père de toute les militre, De fanseur des innosant, juige integre, prononcé dont sure un homme quie plus mal heure que couppable. Gairice mes plai, illé tre pro fond, vous seul pourret porter les remede saluter, et l an pé ché de ne jamai ouver, vous sete medecien, ma po sition, et mes service mérite toute votre a tantion, et je conte an tier ment sure votre justice et votre balance.

Salut et res pec.

    ce dernier le descendant d’un Roi d’Afrique, de la nation des Aradas, le prince africain, père de T. Louverture, serait mort esclave du comte de Noé, avant la révolution de Saint-Domingue ; et voilà un passage qui parle de cet homme comme existant encore dans la colonie, en 1802. Est-ce à Isaac ou à T. Louverture qu’il faut plutôt croire ?