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l’administration départementale du Sud, pour qu’il soit débarrassé de toutes les affaires administratives dont il a la surveillance depuis longtemps, et d’après le récent arrêté de Roume, du 21 pluviôse.


Cependant, suivant le rapport de Kerverseau, le général Maitland, qui avait été en Europe depuis la capitulation du Môle, était arrivé au Cap peu de jours après l’admission de Stevens en sa qualité de consul général, agent des États-Unis pour traiter avec T. Louverture. Maitland vint sur une frégate anglaise. Le gouvernement britannique avait nommé le colonel Graunt pour résider à Saint-Domingue, et une proclamation royale, du mois de janvier 1799, avait ouvert les ports de cette colonie au commerce anglais, ou plutôt, il avait permis à ce commerce de fréquenter ces ports. Maitland aurait passé par les États-Unis avant de venir au Cap, et y aurait même vu Stevens et John Adams, pour tout concerter avec eux.

Débarqué au Cap, il y vit Roume qui l’accueillit froidement, et T. Louverture avec qui il eut une entrevue particulière. « Son séjour dans la ville fut très-court, dit Kerverseau ; sa présence y excitait de la fermentation.  » Il se rembarqua sur la frégate et fut aux Gonaïves : T. Louverture et Stevens s’y rendirent aussi, par terre. Aux Gonaïves, les attentions les plus marquées lui furent témoignées ; la voiture du général en chef était mise à sa disposition.

Suivant Kerverseau. « Les conférences qu’ils eurent ensemble furent très-orageuses ; Toussaint, rassuré sur les suites de l’embarquement d’Hédouville,… revint sur plusieurs de ses engagemens. Il ne voulut ni recevoir le colonel Graunt, en sa qualité publique, ni admet-