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ger leur retour dans la colonie. Il proposait aussi de la peupler de noirs par la traite, pour servir durant sept années ceux qui les achèteraient, après quoi ils pourraient aller travailler où ils voudraient[1].

Si cette brochure contenait des vues libérales, même lorsqu’il s’agissait de la traite des noirs, lesquels ne seraient pas condamnés à un esclavage perpétuel (ce qui n’était pas prévu dans le système de la constitution de Saint-Domingue), elle est aussi la preuve que la question relative à cette colonie était à l’ordre du jour avant l’arrivée du colonel Vincent.

Le Moniteur du 14 octobre (22 vendémiaire) dit à ce sujet :

« Le citoyen Vincent, chef de brigade, directeur du génie à Saint-Domingue, est arrivé à Paris. Il a apporté plusieurs lettres de T. Louverture, et officiellement la constitution que l’on présente à l’approbation de la métropole. Ce projet va, sous peu de jours, être soumis à la discussion du conseil d’État. Le citoyen Vincent donne les renseignemens les plus satisfaisans sur la culture de la colonie.

« T. Louverture, presque sans communication avec le gouvernement, n’étant pas bien à même de connaître son intention, a pu se tromper quelquefois ; mais il a constamment rendu de grands services. La guerre civile a enfin cessé ; la colonie est tranquille, et le peuple français ne peut pas oublier que c’est en partie à lui qu’il doit la conservation de cette belle et importante colonie.

« Il est possible que l’on n’adopte pas en France plu-

  1. Nous ne savons pas si l’auteur de cette brochure est le même personnage qui vint en mission avec le vicomte de Fontanges à Haïti, en 1816, et qui contribua ensuite aux arrangemens qui eurent lieu entre la France et Haïti.