Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 4.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si, postérieurement à cette lettre et sous l’influence de la loi du 4 avril, Roume se montra équitable ; si, à son arrivée à Santo-Domingo en 1796, à propos de l’affaire du 30 ventôse, il se montra conciliant ; dans la même année, après l’affaire de fructidor, il se montra injuste, parce que telle était la volonté du Directoire exécutif ; il aida à cette injustice en dénonçant Rigaud et ses frères dans le Sud. En 1799, la politique machiavélique de ce gouvernement persistant dans son injustice à leur égard, Roume étant son agent, s’animait de l’esprit et probablement de la lettre de ses instructions ; il agissait conséquemment au but qu’elle se proposait d’atteindre. Sonthonax aussi n’avait-il pas été juste, et favorable aux anciens libres sous l’empire de la loi du 4 avril ? Mais en 1796, l’était-il quand la politique du gouvernement français avait changé à leur égard ?


Avant de relater les derniers faits qui ont précédé le commencement des hostilités entre Rigaud et T. Louverture, il nous faut parler des négociations de ce dernier avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

    ne pas y trouver une loi, qui permettrait bien aux colons de satisfaire leurs passions avec les femmes noires ; mais qui ordonnerait en même temps d’étouffer à sa naissance, tout enfant mulâtre provenant de leurs œuvres. Le système colonial eût été alors plus conséquent : il eût fait l’admiration des siècles à venir.