Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 4.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sitions consenties par lui ? S’il ne trafiqua pas personnellement des noirs du Nord, comme Jean François et Biassou ; s’il réclama la prise de possession de la partie espagnole pour faire cesser ce commerce infâme qui s’y continuait, n’arrivait-il pas au même crime par sa constitution ? N’avait-il pas voulu l’esclavage des noirs chez les Espagnols, ne le rétablit-il pas effectivement par ses règlemens de culture ?

On a dit qu’il fut le descendant d’un Roi d’Afrique, et nous avions douté de cette filiation royale dans notre deuxième livre ; mais ici, nous sommes forcé de reconnaître que toutes les apparences sont en faveur d’une telle prétention. En Afrique, les Rois font bon marché de leurs sujets.

Ainsi nous verrons Dessalines, Empereur, et Henri Christophe, Roi, incliner à l’introduction de noirs d’Afrique, par la traite, entrer en pourparler à ce sujet avec les Anglais, sous le prétexte avoué d’augmenter leur armée ; mais réellement pour avoir des cultivateurs plus abrutis que les anciens, et les placer sous la verge et le bâton.

Que de tristes erremens, quels funestes exemples T. Louverture n’a-t-il pas laissés dans son pays !… Il fut d’autant plus coupable, qu’il ne manquait pas de lumières : son égoïsme, son despotisme, son orgueil, furent cause de tout le mal qu’il va fait.

« 19. Le régime de la colonie est déterminé par des lois proposées par le gouverneur et rendues par une assemblée d’habitans… 20. La promulgation de la loi a lieu ainsi qu’il suit : Au nom de la colonie française de Saint-Domingue, le gouverneur ordonne… 22. L’assemblée centrale est composée de deux députés par dé-