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privé de la connaissance de bien des faits, surtout par rapport à lui. Dans les déterminations des hommes, des hommes de génie surtout, il y a quelque chose qui semble toujours dicté par la prescience de Dieu.

Il y avait peu de navires à Santo-Domingo, pas assez pour le transport de l’ex-gouverneur, de sa suite, des fonctionnaires et des troupes espagnoles. Le général en chef fut forcé d’en demander au Cap à bref délai. Dès le 4 février, il disait à Don Garcia qu’il avait écrit trois fois à ce sujet, et qu’il avait réitéré ses pressantes instances à Edouard Stevens, consul général des États-Unis. Cet Américain lui vint toujours en aide ; et dans cette circonstance, il lui rendit un grand service ; car il finit par se fatiguer de la présence de son ancien chef à Santo-Domingo.

Le 13 février, il lui écrivit :

« Je viens de recevoir la lettre de V. E. de ce jour. Je ne crois pas devoir taire à V. E. qu’il est instant qu’elle parte avec les troupes de S. M. C, comme nous en sommes convenus, pour des motifs très-puissans, que je ne puis détailler à V. E., et qui pourraient altérer la bonne intelligence que je me suis proposé d’entretenir avec elle. J’ai lieu d’espérer qu’en envoyant à V. E. les papiers des divers corps, revêtus de mon approbation, comme elle le désire, elle ne tardera pas un instant à faire ses dernières dispositions pour son embarquement. »

C’est après avoir donné ce congé pressant à Don Garcia, qu’il lui retira toutes les sommes dont nous avons parlé. C’était le moyen le plus expéditif de le contraindre à partir. Mais le 16 février, il lui écrivit encore une lettre pour obliger un officier du régiment de Porto-Rico à remplir un engagement d’honneur :