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Le 2 juin, un autre réglementa les revenus des habitations affermées par l’administration des domaines, dont le fameux Idlinger avait la direction.

Le 10, un autre statua sur l’organisation de l’administration de la marine.

T. Louverture se créait des ressources financières pour la suite de ses opérations.

L’autorité de Roume était complètement annulée, depuis qu’il n’était plus en bonne intelligence avec le général en chef qui, du reste, n’avait plus besoin de lui, parce que son armée marchait de succès en succès.

Cependant, une nouvelle circonstance l’obligea à s’appuyer encore sur cette ombre d’autorité nationale. Trois envoyés du gouvernement consulaire arrivèrent à Santo-Domingo, peu de jours après le départ du général Agé de cette ville. C’étaient le colonel Vincent, le général de division Michel et J. Raymond.

Vincent se dirigea sur le Port-au-Prince où il arriva à la mi-juin. Michel et Raymond se rendirent au Cap, en compagnie du général Pageot qui se trouvait à Santo-Domingo, nous ne savons à quelle fin. Ces derniers rencontrèrent vers Cotuy, trois hommes et une femme noirs, garottés, que des Espagnols allaient vendre à Santo-Domingo : ces malheureux venaient du Nord. Ils les délivrèrent et les emmenèrent avec eux au Cap.

Il paraît que sur leur route, Vincent d’un côté, Michel et Raymond de l’autre, furent arrêtés sur de futiles prétextes. C’était un accueil peu flatteur ; mais ils ne furent point dépouillés de leurs papiers, comme l’avance Pamphile de Lacroix à qui M. Madiou a emprunté cette assertion.

Vincent trouva T. Louverture au Port-au-Prince. Mi-