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postes furent établis aux environs pour se défendre de ce côté.

Le 11 novembre, étant au Port-au-Prince, T. Louverture rendit une proclamation qui était un véritable écrit en réfutation de celui de Rigaud, du 11 septembre. Le discutant à chaque paragraphe, il dit :

« Rigaud poursuit sa diatribe et dit que j’ai fait-un traité avec le général Maitland et le président des États-Unis d’Amérique, et qu’il y a des articles secrets.

Cela est vrai ; mais si j’ai fait des traités, ils ont été remplis et effectués, tant par l’évacuation entière des Anglais que par rétablissement d’un commerce avec les nations neutres. Tout cela est à l’avantage de la République ; et s’il y a des articles secrets, ce dont je ne disconviens pas, c’est encore pour l’intérêt de la colonie, et je ne dois pas compte de mes actions à Rigaud. Ce subalterne sanguinaire et barbare, ne doit pas connaître les secrets de son chef, qui sait que la modération et la clémence sont des vertus, et qui se fait un devoir de les pratiquer.

Oui, il y a des articles secrets ; mais ils ont pour but la prospérité de Saint-Domingue qui a besoin d’un commerce…  »

Si T. Louverture était résolu, il n’était pas moins audacieux, puisqu’il avouait ainsi avoir fait des traités contenant des articles secrets, stipulant des conditions pour la prospérité de Saint-Domingue.

On connaît déjà la convention commerciale souscrite par lui et Roume, avec l’agent des États-Unis. On connaît également les conventions faites avec le général Maitland, pour l’évacuation des villes de l’Ouest, de Jérémie et du Môle.

Les articles secrets dont il est question dans la procla-