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sous la constitution de l’an 3, étaient régies par cette constitution et envoyaient leurs députés au corps législatif.

On vient de voir comment les vertus du grand homme avaient bien disposé Roume en faveur de T. Louverture. Écoutons encore cet agent.

Le 22 janvier, il écrivit à Rigaud :

« J’espère enfin, citoyen général, qu’après avoir conservé pendant plus de sept ans un très-vif désir de vous connaître personnellement, sans avoir jamais pul’effectuer par la fatalité des événemens de Saint-Domingue, j’espère dis-je, mon cher Rigaud, que sous peu de jours, j’aurai le bonheur de vous embrasser.

« Le général en chef s’est rendu ici hier au soir. Il serait impossible d’être plus content de quelqu’un, que je ne le suis de cet homme vertueux ; lui et moi n’avons qu’un même but, — celui du bonheur de Saint-Domingue, inséparable de la prospérité nationale ; lui et moi sommes également convaincus que pour y parvenir, il faut la plus parfaite union entre l’agence particulière et les autorités militaires qui ont le plus d’influence. C’est pour cette raison que je viens d’inviter le général en chef de vous requérir, ainsi que les généraux Bauvais et Laplume, de venir au plus tôt conférer fraternellement avec nous sur les mesures à prendre. Votre zèle pour la France et Saint-Domingue, dont l’intérêt est le même, m’assure, citoyen général, que vous ne vous refuserez point à satisfaire à notre vœu, et c’est au nom du gouvernement national que je vous fais cette demande. »

Voit-on avec quel art Roume, content de l’homme vertueux, invite le général en chef de requérir Rigaud de se trouver à ces conférences ? Rigaud a été constitué indé-