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Il y mourut. Ni aucun document, ni les traditions orales, n’ont fait savoir ce que devint le fameux Biassou.

Rigaud s’était empressé d’écrire à Laveaux, pour lui proposer de lui permettre d’aller prendre possession de la partie espagnole, avec mille hommes de troupes : ce que le gouverneur refusa, non sans raison, car on ne comprend pas qu’il conçût un tel projet, lorsqu’il avait les Anglais à combattre dans le Sud.


Laveaux déclare qu’aussitôt son arrivée au Cap avec Perroud, les officiers du 1er régiment, sous les ordres de Rodrigue, lui suscitèrent des tracasseries, et que c’était l’effet des intrigues qui se préparaient contre eux. Ces officiers recevaient au Cap 66 livres par mois, en argent, et des rations en nature, tandis que ceux du Port-de-Paix en recevaient 99, mais en un papier-monnaie créé là par Perroud Laveaux leur offrit ce papier-monnaie qu’ils acceptèrent, et l’ordonnateur en émit pour une valeur de 21,000 livres. Le papier ayant été accepté par les commerçans, notamment par un blanc du nom de Ponsignon, le mulâtre Demangle, l’un des officiers, et quelques autres menacèrent ce Ponsignon de l’assommer à coup de bâton, s’il ne rendait pas ce papier à l’ordonnateur. Ces faits obligèrent celui-ci à retirer le papier émis : de là encore, dit-il, de nouvelles tracasseries de la part des officiers.

C’est souvent dans certains petits détails qui paraissent insignifians, qu’on trouve l’explication de faits graves.

On a vu précédemment que Perroud avait affermé les maisons du Cap et les habitations de la campagne, pour en retirer des moyens financiers. Puisque les officiers de la garnison de cette ville recevaient chacun 66 livres en