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verture. Cet auteur n’a pas moins erré, en disant que Rigaud avait envoyé au Môle l’adjudant-général Blanchet, pour traiter de la capitulation de Jérémie, et que Maitland lui fît proposer — de consentir à recevoir dans le Sud toutes les troupes noires et de couleur qui servaient la Grande-Bretagne, à la condition qu’il se soumettrait à cette puissance[1]. Au contraire, Huin demanda à Harcourt, dans la négociation, que ces troupes fussent toutes transportées dans l’Ouest, et elles le furent soit à Saint-Marc, soit à l’Arcahaie. Rigaud envoya au Môle, effectivement, non pas Blanchet, mais un autre officier, pour y recevoir mille barils de farine que Maitland avait promis de lui vendre, et que cet officier n’obtint pas.

Le colonel Dartiguenave reçut le commandement de Jérémie, et d’autres officiers et des fonctionnaires publics furent placés dans la Grande-Anse par Rigaud, en vertu de l’autorisation précitée d’Hédouville.


T. Louverture avait bien rendu compte à l’agent de l’évacuation de Jérémie, mais il se taisait sur la convention qu’il avait prise avec Maitland pour celle du Môle. Le 9 septembre, répondant à sa lettre du 6, Hédouville lui dit : « J’aurais désiré que vous m’instruisiez des conventions particulières que vous avez faites pour l’évacuation du Môle avec le général Maitland. » Mais le général en chef continua à garder le silence sur cet objet.

Trois jours après, le commissaire Chatel informa l’agent des difficultés que faisait le général Spencer, pour le laisser exercer les fonctions administratives qu’il devait remplir au Môle jusqu’au départ des Anglais, lesquelles

  1. Histoire d’Haïti, tome 1er, page 309.