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l’évacuation du Môle, qu’il est lui-même étonné que Maitland ait pu ratifier celle conclue par Huin, après lui avoir écrit que le colonel Stewart était chargé de traiter, et que ce dernier lui avait également écrit qu’il avait des pouvoirs à cet effet :

« Je pourrais, poursuit-il, vous sommer de tenir cette convention ; mais, pour vous prouver combien je désire faire quelque chose qui vous soit agréable, je consens à la regarder comme nulle. J’autorise le colonel Dalton à conclure une nouvelle convention, d’après les bases de celle de Jérémie. Cependant, si vous préfériez faire cette négociation avec le général Toussaint, je lui envoie une nouvelle autorisation à cet effet. Je suis sensible, Monsieur, aux offres de service que vous avez bien voulu me faire faire par le chef de brigade Dalton. J’éprouverais de mon côté un sensible plaisir, si je trouvais des occasions de vous convaincre des sentimens de considération que je vous ai voués. »

Ce langage modéré et digne d’un homme dans cette haute position, prouve qu’au fond, Hédouville reconnaissait les bons motifs de son ennemi ; il désirait d’ailleurs terminer cette négociation pour débarrasser la colonie de la présence des Anglais. Le même jour, 25 août, il écrivit à T. Louverture pour lui donner connaissance de la réclamation de Maitland et lui accorder l’autorisation de traiter de nouveau avec lui ; mais en lui observant que l’article 2 de la convention de Jérémie devait être rédigé d’une autre manière, afin de ne pas laisser d’équivoque par rapport aux émigrés. « Je vous observe aussi qu’il est convenant que ce ne soit pas en votre nom que vous preniez ces engagemens, mais au nom de la République française, d’après mon autorisation.  »