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de l’évacuation du Môle : ce qui était vrai. Il l’invitait à envoyer son représentant à cet effet.

Le 15 août, Hédouville répondit à Maitland et à Stewart : il dit aux officiers anglais qu’il acceptait la proposition, qu’il expédiait au Môle le colonel Dalton chargé de ses pouvoirs ; mais que les émigrés ne seraient pas compris dans l’amnistie. Il dit à Maitland : « Le général Toussaint ne pouvant agir dans cette circonstance importante que d’après mes ordres, m’a envoyé votre dépêche (celle du 3 août), et je l’ai autorisé à traiter avec vous de l’évacuation de Jérémie et de son arrondissement, aux mêmes conditions qui ont été arrêtées pour l’évacuation du Port-Républicain et de Saint-Marc. »

Le même jour, l’agent rendit une proclamation portant amnistie en faveur des habitans de Jérémie et du Môle, semblable à celle de T. Louverture, du 7 mai, qui n’était que l’expression de ses instructions. L’article 3 portait cependant :

« Ne seront pas compris dans l’amnistie, — tous les émigrés sans exception, — tous ceux qui ont volontairement servi dans les troupes anglaises, et ont accepté des emplois civils ou militaires du Roi de la Grande-Bretagne, — et tous ceux enfin qui, sans avoir jamais habité Saint-Domingue avant les troubles, y sont venus pour prendre parti chez les Anglais. »

Hédouville revenait ainsi sur la concession qu’il avait faite en faveur des Français qui avaient servi dans les administrations anglaises, d’après sa lettre du 9 mai à T. Louverture : la proclamation de ce dernier, du 7, ne portait amnistie que pour ceux qui avaient servi dans la milice, et il l’avait engagé à l’étendre en faveur de ces employés. Sans nul doute, il avait reconnu que sa générosité