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consistaient à se relâcher de ces rigueurs, pourvu qu’on n’attaquât point les Anglais, et qu’on permît leur commerce libre dans la colonie.

De retour aux Gonaïves, Huin écrivit à T. Louverture pour lui transmettre la lettre de Maitland, en ajoutant que cet Anglais était disposé à bloquer étroitement les ports pour empêcher l’introduction de tous les approvisionnemens ; que la marine anglaise était considérable. Ce colon insinuait au général en chef la nécessité d’accepter les propositions de Maitland, et en même temps il lui disait que ce dernier paraissait avoir l’intention d’employer la séduction auprès de Rigaud, pour diviser les forces.

T. Louverture envoya à Hédouville copie des lettres de Maitland et de Huin, et l’agent lui répondit de n’accepter aucune proposition de ce genre. Le 24 juin, il l’informait qu’il allait] expédier plusieurs officiers européens dans le Sud pour servir sous les ordres de Rigaud, menacé de tentatives sérieuses de la part des Anglais ; il lui recommandait de ne pas négliger de lui envoyer des troupes. Le 27, il lui écrivit encore pour faire activer les opérations militaires contre Jérémie et le Môle.

Les officiers expédiés dans le Sud, étaient partis du Cap le 26 juin : c’étaient les adjudans-généraux Ployer et Dauzy, le chef de bataillon d’artillerie Cyprès, le capitaine Béchet et le lieutenant de gendarmerie Camus. L’un d’eux était aide de camp du général Hédouville. Il est permis de croire que si leurs talens et leur courage durent être efficaces à la défense du Sud, ils avaient aussi pour mission d’observer Rigaud, et de rendre compte à l’agent de la situation de ce département et des dispositions de ses habitans et de l’armée. Ils furent accueillis comme ils devaient l’être, puisque Rigaud n’avait jamais eu l’inten-