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excepté quelques-unes en bon état ; que les trois villes seraient évacuées par les Anglais le 9 mai ; que toutes hostilités cesseraient jusque-là ; enfin, que le général en chef s’obligeait à faire respecter et à respecter lui-même, la vie et les propriétés de tous les habitans qui resteraient dans ces places ou leurs dépendances. T. Louverture approuva cette convention le 2 mai.

Une nouvelle lettre d’Hédouville, du 5 mai, croisa avec celle du général en chef : elle lui accordait encore l’autorisation de traiter avec Matland, en lui recommandant de mettre de l’humanité dans ses procédés, excepté envers les émigrés.

Le 7, T. Louverture fie une proclamation pour préciser l’amnistie qui était accordée : elle était d’accord avec les instructions qu’il avait reçues de l’agent, en date du 28 avril. Cependant, il étendit l’amnistie à tous ceux qui avaient servi dans la milice, et à ceux qui auraient abandonné les Anglais dans le cours des négociations. En informant Hédouville de ces dispositions, il lui dit qu’il avait fait ces promesses en ouvrant la campagne.

Le 9, Hédouville lui écrivit, approuva les termes de sa proclamation en le louant ; il approuva aussi ses promesses et lui dit même qu’il l’engageait à étendre l’amnistie aux Français qui avaient servi dans les administrations anglaises. Il ajouta enfin : « Il est heureux que vous ayez pu empêcher l’enlèvement de l’artillerie des forts. »

Ainsi tombe l’assertion de Pamphile de Lacroix, lorsqu’il prétend qu’Hédouville blâma hautement cette première capitulation. Ce n’est pas la seule erreur où soit tombé cet auteur.

On voit par tout ce qui précède, que non-seulement