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cations entre cette place et les divers postes de l’extérieur : telles étaient ses instructions. Mais, arrivé à la Coupe, il se décida à attaquer le fort que les Anglais y avaient construit sur un monticule et qui était pourvu d’artillerie et d’une bonne garnison. La fortune couronna son entreprise : il réussit à l’enlever après quatre heures de combat[1]. Cet avantage obtenu sur l’ennemi le mit en mesure de resserrer la place du Port-au-Prince, en se portant au Gros-Morne, sur la route des montagnes. Alors les Anglais abandonnèrent les positions qu’ils occupaient à Grenier, dans la colline de la Rivière-Froide, et à Fourmi, au sommet du morne L’hôpital, au pied duquel est bâti le Port-au-Prince : ils concentrèrent ainsi toutes leurs forces dans cette ville.

En même temps, T. Louverture voulant seconder l’action de Pétion, donna l’ordre au général Dessalines et au colonel Christophe Mornet, de marcher contre les positions occupées par les Anglais dans les montagnes de l’Arcahaie, afin de pénétrer dans la plaine et d’enlever cette petite ville. Mais après quelques succès, l’armée républicaine fut battue dans la plaine et chassée du territoire de cette commune.

Agissant de concert avec T. Louverture et par ses ordres, Rigaud fit marcher Doyon et Faubert contre le camp Thomas, position retranchée du côté de Pestel et pourvue d’artillerie. Le 22 février, Doyon, commandant en chef, divisa sa troupe en deux colonnes, l’une sous ses ordres, l’autre sous ceux de Faubert. Croyant que ce dernier était

  1. Nous tenons ces particularités d’une conversation avec le président Boyer, alors adjoint de Pétion : ce dernier fut approuvé et complimenté par T. Louverture, pour sa résolution et le succès qu’il obtint dans cette affaire en montrant une ténacité remarquable.