Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

«Pinchinat, Sala et Fontaine ne paraissent pour rien dans toute cette affaire.  »

Ils avaient quitté le Cap, pour retourner dans l’Ouest, depuis le 21 février, un mois avant l’affaire du 30 ventôse (20 mars).

Marec est le même qui avait d’abord fait partie de la commission qui entendit Polvérel et Sonthonax, et les colons accusateurs ; qui cessa d’en être membre, lorsqu’il passa au comité de salut public. Il a fait son rapport au conseil des Cinq-Cents, le 1er mars 1797, d’après toutes les pièces transmises sur cette affaire, même après que la nouvelle agence envoyée à Saint-Domingue eut accusé Pinchinat d’être le moteur secret de ces troubles. Ainsi son opinion est de quelque poids pour faire apprécier l’accusation portée contre Pinchinat, par Laveaux et Perroud.


Après le départ de Villatte, qui s’était rendu enfin au camp de la Martellière, les noirs de divers autres postes s’étaient rassemblés pour prendre sa défense. Il fut accusé par Laveaux d’avoir fait tirer le canon d’alarme à cet effet, et d’avoir dit aux noirs qu’il avait été forcé de fuir de la ville, parce que le gouverneur voulait les remettre dans l’esclavage. Laveaux avait fait apposer les scellés sur les papiers et effets du fugitif : il avait écrit aux commandans noirs des divers postes d’arrêter Villatte, et ces officiers lui répondirent qu’ils ne reconnaissaient pas ses ordres, mais ceux de Villatte. Laveaux transporta son quartier-général à la Petite-Anse où commandait Beaubert ; mais là éclate, suivant Laveaux, une nouvelle insurrection contre lui, Perroud et tous les blancs.

Le 8 germinal (28 mars) T. Louverture arriva enfin