Nous ne craignons pas qu’un seul de nos frères soit assez lâche pour ne pas nous imiter ; plus de repos, amis, plus de grâces, écrasons cette vermine infecte qui porte la désolation jusque dans nos mornes les plus reculés. Songeons que les ennemis extérieurs nous défendent impérieusement de composer avec les agitateurs qui sont dans notre sein, et purifions, par la mort, cette terre encore fumante de crimes.
La foudre qui allait écraser, au Port-au-Prince, les anciens partisans de l’assemblée générale de Saint-Marc, partait de cette même ville où ils avaient établi le règne de leurs doctrines si funestes à Saint-Domingue. L’histoire de ce pays offre plus d’une fois l’occasion de faire de pareils rapprochemens, et Saint-Marc en particulier en a fourni des exemples remarquables.
Résolus à déployer la plus grande force contre le Port-au-Prince, les hommes de couleur, autorisés par Sonthonax[1], avaient enrôlé environ deux cents esclaves. Les blancs leur en avaient donné l’exemple après la déportation des suisses, par l’enrôlement des africains au Port-au-Prince, sous les ordres de Cayeman ; par celui des esclaves du quartier de Tiburon, sous les ordres de Jean Kina, et dans d’autres localités : ils venaient encore tout récemment de placer ces mêmes africains sous la conduite de Philibert, en soulevant en outre les ateliers du Cul-de-Sac ; et des nouvelles parvenues de
- ↑ Réponse de Pinchinat à Leborgne, etc., p. 17.