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cembre 1792, et que Sonthonax adressa à la convention nationale. Après ces excès déjà condamnables, Borel dirigea un soulèvement des agitateurs du Port-au-Prince contre le gouverneur Lasalle qui fut arrêté, mais qui s’évada et se rendit à Saint-Marc auprès de Sonthonax : celui-ci l’accueillit avec distinction. Montbrun, son aide de camp, était avec lui.


La mission de Delpech et de Dufay auprès de Polvérel avait pour but d’expliquer à celui-ci les motifs de Sonthonax pour faire établir l’impôt du quart de subvention, et d’autres mesures qu’il avait également désapprouvées.

En passant au Port-au-Prince, ces deux envoyés jugèrent de la situation de cette ville et firent part de leurs observations aux deux commissaires, et de la nécessité pour eux de se réunir pour pouvoir abattre les facti eux qui y dominaient. Eclairés par ces observations et voulant revenir dans l’Ouest à cause de l’insurrection des esclaves et des troubles du Port-au-Prince, Polvérel consentit sans difficulté à se joindre à son collègue : ils convinrent alors de se réunir à Saint-Marc, sur la proposition de Polvérel.

En conséquence, Sonthonax partit du Cap à la fin de février 1793 et arriva à Saint-Marc le 4 mars, sur le vaisseau l’America : il emmena avec lui environ cent hommes de troupes, commandés par Desfourneaux, lieutenant-colonel, et cinquante dragons sous les ordres de Martial Besse, et se fît accompagner par Pinchinat, sur l’influence duquel il comptait pour agir efficacement sur l’esprit des hommes de couleur de cette ville. Pin-