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Dumontellier, qui s’était rendu aussi aux États-Unis, après l’entrée de Roume et Blanchelande, et d’autres partisans de l’indépendance y étaient revenus également et s’étaient joints aux anciens compliees de Praloto et aux bandits qui avaient servi sous leurs ordres dans l’Artibonite. Tous faisaient partie du club rétabli par autorisation de Polvérel.

On comptait encore parmi ses membres exaltés, Sénac, habitant du Petit-Goave, qui était greffier du comité de cette ville où fut commis l’assassinat du vertueux Ferrand de Baudières.

Polvérel avait été si bien séduit par l’apparence de leurs sentimens de patriotisme, que dans plusieurs de ses lettres à Sonthonax, il fit l’éloge de Borel, de Dumontellier et de Sénac, de Sénac qui devint ensuite un de ses plus acharnés accusateurs en France.

Après son départ pour les Cayes, ces factieux, suivant le plan de ceux du Cap, voulurent donner au club la dénomination de petits blancs, pour acquérir plus d’influence sur cette classe d’individus, qui en faisaient partie. La municipalité et le procureur de la commune, nommé Alain, s’y opposèrent. Mais le fait existait, la dénomination n’y faisait rien de plus.

À la même époque où se réorganisait le club, vers la mi-novembre, la municipalité du Port-au-Prince était aussi réorganisée. Bernard Borgella en était le chef, en qualité de maire de la ville.

Nous avons dit que cet ancien avocat au conseil supérieur du Port-au-Prince, propriétaire au Cul-de-Sac, était un homme d’une grande capacité. À ses talens incontestés, il joignait une certaine modération qui lui donnait beaucoup d’influence sur les habitans dont il