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chapitre xvi.


Circonstances diverses des premières armes de J.-M. Borgella.


Le plan que nous nous sommes tracé dans ces études de notre histoire nationale, nous a forcé à éloigner le récit de la part active qu’a prise aux premières opérations de la classe des hommes de couleur, celui dont nous écrivons la vie. Parvenu à la fin de cette deuxième époque, nous le reprenons pour le conduire jusqu’en juin 1794 : ainsi nous ferons successivement, jusqu’à ce que sa position le faisant entrer dans la vie politique, nous aurons à raconter les événemens auxquels il se mêla.


Précédemment, nous avons dit quel sentiment d’indignation éprouva Borgella, simple apprenti dans le métier de charpentier, lorsqu’il vit passer à la Croix-des-Bouquets, en 1790, le détachement des troupes blanches qui allaient du Port-au-Prince, contre les mulâtres du Fond-Parisien qui avaient osé résister, les armes à la main, à l’injustice d’un misérable économe île l’habitation Pinganeau. Nous l’avons vu ensuite se réunir aux premiers campemens des hommes de couleur, aux Palmistes-Clairs, à Diègue et à Métivier, prendre part au combat de