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rendu contre les Girondins, et même les justifier ; qu’il était étonnant que ce fût un Danton qui se fût prêté à pareille chose : qu’au surplus tout n’était pas encore perdu ; que le comité de salut public, qui désapprouvait formellement les mesures contre-révolutionnaires, prendrait sûrement une détermination sage, qui préserverait toutes les colonies françaises, qui, sans cela, étaient infailliblement perdues[1] »

Amar, comme Fouquier-Tinville, était entièrement dans les intérêts de la faction de Robespierre : il avait rédigé l’acte d’accusation contre Brissot et les députés de la Gironde.

Heureusement pour Polvérel et Sonthonax, que la révolution du 9 thermidor mit fin à la tyrannie de Robespierre.

Quant à la liberté générale des noirs, le décret du 16 pluviôse fortifia la défense de Saint-Domingue contre les ennemis de la France. Cet acte, aussi politique que juste, réunit tous les hommes de la race noire pour cette défense du sol qu’ils habitent. Ils vainquirent leurs ennemis.

Le capitaine Chambon, en faisant parvenir ce décréta Laveaux, lui écrivit : « Le salut de la colonie repose sur vous, jusqu’à ce que Polvérel et Sonthonax soient remplacés. Faites vos efforts pour soutenir la liberté et l’égalité, autant que vos moyens vous le permettront. La France n’abandonnera pas ceux qui combattent pour une si belle cause[2]. »

Laveaux donna des ordres pour faire publier ce décret. Son effet immédiat, dit-il, produisit l’entière soumission

  1. Rapport, t. 4, p. 567.
  2. Compte-rendu de Laveaux, p. 36.