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forme la plus douce. Ce fut l’objet de sa proclamation du 21 novembre : il excepta surtout de l’ostracisme les anciens membres de l’assemblée coloniale, inviolables pour leurs opinions émises dans cette assemblée.

Cette condescendance du commissaire civil porta le club à envoyer une députation complimenter la commission intermédiaire sur le vœu qu’elle avait adressé à Sonthonax ; il vota des remercîmens particuliers aux six membres colons qui en faisaient partie.

Augmentant sa hardiesse en raison de son succès, il voulut alors indiquer lui-même les individus qui devaient remplacer les fonctionnaires destitués. Il désigna spécialement le baron de Santo-Domingo, un des grands planteurs de l’Ouest, officier de marine, qui avait pris le commandement du vaisseau le Léopard, pour amener en France les quatre-vingt-cinq membres de l’assemblée de Saint-Marc. Mais Rochambeau qui, en sa qualité de gouverneur général, devait concourir à la nomination aux emplois, refusa d’adhérer à cette demande. Il fut secondé dans sa résolution par Robquin, chef du 2e bataillon du régiment de l’Aisne, et par Castaing, qui étaient tous deux membres du club et qui essayèrent en vain de lui imprimer une meilleure direction.


Rochambeau voulait, comme Sonthonax, la parfaite exécution de la loi du 4 avril, par l’admission des hommes de couleur aux emplois publics. Mais cette intention fut contrariée par les membres du club. Néanmoins, Rochambeau en nomma quelques-uns officiers des troupes de ligne : ce furent Gérard, Bochet et Vilton.

Comme Leborgne, ancien secrétaire de la commission civile sous Roume et ses collègues, remplissait alors les