Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par A. Chanlatte qui, laissé à Plaisance par Polvérel, commandait en chef ce qu’on appelait le cordon de l’Ouest ; il refoula les noirs insurgés vers la Marmelade, mais ils revinrent bientôt et reprirent Ennery. Le camp de la Tannerie, poste important que commandait le noir Bramant Lazary, tomba aussi peu après sous les efforts de Toussaint Louverture. Villatte avait réussi à le reprendre, mais il fut forcé de l’abandonner après en avoir enlevé les canons.

À l’est de la ville du Cap étaient douze autres paroisses : dix d’entre elles étaient également au pouvoir des Espagnols ou de leurs auxiliaires. Le Fort-Dauphin, et la Petite-Anse qui touche au Cap, tenaient seuls contre ces ennemis.

Le Fort-Dauphin, place forte, était sous les ordres de Knappe, Européen, lieutenant-colonel du 84e régiment de ligne, que Sonthonax y avait placé en relevant Pageot de ce lieu pour l’envoyer au Port-de-Paix. Candy, mulâtre, ancien lieutenant du féroce Jeannot, qui s’était rendu depuis quelque temps à Pageot, secondait Knappe.

Le général Laveaux commandait toute la province du Nord. Villatte, homme de couleur, commandait la place du Cap et le 1er régiment des troupes franches formées dans le Nord ; Pierre Michel et Léveillé, tous deux noirs, commandaient, l’un le 2e, l’autre le 3e régiment des troupes franches. Pierrot et d’autres chefs noirs qui s’étaient soumis à la commission civile, formaient un état-major.

À l’ouest du Cap se trouvaient les paroisses de l’Acul, du Limbe, de Plaisance, du Gros-Morne, du Port-Margot, du Borgne, de Saint-Louis, du Port-de-Paix et de Jean