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Dans cette circonstance, ils furent secondés avec zèle par les hommes de couleur du Cap, et par Etienne Laveaux, lieutenant-colonel des dragons d’Orléans, que sa destinée appela ensuite à être gouverneur général de Saint-Domingue.

Parmi les motifs donnés pour l’arrestation de Cambefort, de Touzard et de Girardin, l’arrêté du 22 octobre porte qu’ils ont été constamment soupçonnés de connivence et d’intelligences criminelles avec les esclaves révoltés.

Montbrun, homme de couleur, venu de France comme l’un des aidés de camp de d’Esparbès, ayant été accusé de chercher à entraîner ceux de sa classe à prendre la défense des officiers du régiment du Cap, fut d’abord destitué ; mais les commissaires civils révoquèrent cet ordre et le gardèrent au Cap. C’était un officier distingué.

L’ordre de sa destitution émanait de Rochambeau dont nous avons signalé le passage au Cap, et qui, revenu de la Martinique d’où Béhague l’avait repoussé, fut appelé par les commissaires civils à remplacer d’Esparbès, comme gouverneur général provisoire. Il préludait ainsi au commandement de capitaine général de Saint-Domingue, qu’il obtint en 1802, après la mort de Leclerc.

Ce poste revenait de droit au général d’Hinisdal, le plus ancien des officiers généraux venus avec les commissaires civils, pour être le gouverneur particulier de la province du Nord. Dégoûté par ce passe-droit, et mécontent d’ailleurs de Rochambeau, il donna sa démission et retourna volontairement en France. En vain les commissaires civils insistèrent-ils dans leurs