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viez… Frères et amis, Sonthonax, Delpech et moi sommes tous animés des mêmes principes… Nous voulons tous que l’île de Saint-Domingue, comme toutes les parties de la République française, ne soit peuplée que d’hommes libres et égaux en droits… Réfléchissez, frères et amis, sur votre propre intérêt. Les trois délégués de la république veulent votre bonheur ; mais vous ne devez le chercher que dans la propriété et le travail. Ce n’est pas dans l’oisiveté et le brigandage que vous le trouverez.


La proclamation du 4 septembre dut être lue par les commandans militaires, tant aux noirs armés qu’à ceux des ateliers, de même que celle du 27 août du même commissaire et celle de Sonthonax du 29, en dressant procès-verbal du vœu émis par ceux qui seraient consultés.

Le 5, Polvérel prit la même mesure envers Delpech, à qui il adressa une lettre où il l’invitait d’opter entre son plan d’affranchissement et celui de Sonthonax. « Si vous rejetez l’un et l’autre, ou que vous en créiez un troisième, ce n’est plus danger, c’est dissolution totale de la commission civile, et perte infaillible de la colonie. » Le 8 septembre, il lui écrivit de nouveau à ce sujet : « Réfléchissez-y, mais réfléchissez-y rapidement. Si je ne reçois pas rapidement votre adhésion à mes mesures y j’adopte sans hésiter celles de Sonthonax, toutes dangereuses quelles me paraissent. »



Si nous devons regretter que Polvérel ait tenu le langage qu’il tient dans sa proclamation du 4 septembre, en faisant la comparaison de son système avec celui de Sonthonax, en déclarant authentiquement, publiquement, que ce dernier n’était pas libre : ce qui pouvait laisser des doutes dans le Nord comme dans les deux autres provinces, sur la validité de tous leurs actes ; du moins la ter-