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structions auxquelles il ne fît aucune objection, il paraissait disposé à concourir franchement à l’exécution de la loi du 4 avril. Pour mieux prouver ses sentimens à cet égard, il s’attacha, en qualité de secrétaire, un homme de couleur qui résidait en France, nommé Barbault-Royer qui, par la suite, y publia un écrit dont nous aurons à parler. En arrivant au Cap, Galbaud s’attacha un autre du nom de Maucombe.

Mais, d’un caractère faible et irrésolu, comme l’avait été Blanchelande, il ne put se garantir des embûches que lui tendirent les colons de toutes nuances d’opinion, dès son arrivée. Ceux qui l’avaient fait nommer lui avaient recommandé d’ailleurs de chercher à gagner la confiance de leurs pareils, et probablemient ils en avaient fait la leçon à ceux de Saint-Domingue par leur correspondance.

La faiblesse du caractère et l’irrésolution chez des militaires braves et courageux, est la pire des choses lorsqu’il s’agit d’affaires politiques. On rencontre souvent de ces hommes qui, propres à la guerre, se montrent tout à fait incapables de se bien conduire au milieu de partis rivaux.


En débarquant au Cap avec l’ordonnateur Masse, venu avec lui, Galbaud oublia entièrement que ses instructions lui enjoignaient de se prémunir contre les menées des contre-révolutionnaires, et de se faire d’abord reconnaître par les commissaires civils. Ne voulant ni les attendre au Cap, ni aller les joindre au Port-au-Prince, il se rendit le jour même de son débarquement à la municipalité pour s’y faire installer : il y prêta serment, sur son honneur, d’être fidèle à la