CHAPITRE VI.
L’événement dont nous allons raconter les circonstances, exige peut-être de notre part que nous mettions sous les yeux du lecteur des considérations tirées de la situation physique des deux quartiers de la Grande-Anse et de Tiburon, et que nous fassions aussi une revue rétrospective des faits qui s’y passèrent avant cet événement.
Placés aux confins de la longue péninsule qui forme le département du Sud, ces deux quartiers ou arrondissemens sont séparés des autres par des chaînes de montagnes qui ne laissent guère entre eux de communication que par le littoral de la bande méridionale. Au nord, cette communication a lieu ou par mer, ou par un affreux chemin tracé au travers d’un bois de sept lieues d’étendue, extrêmement touffu, et dont l’exposition aux pluies qui règnent dans cette partie durant six mois de l’année éloigna toujours les habitans ; ce qui fit donner à ce bois le nom de Désert.