Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 10.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des vivres feu grande quantité afin d’assurer la subsistance des populations ; à la bonne préparation des denrées d’exportation pour leur garantir une vente avantageuse sur les marchés étrangers ; à la répression du vagabondage dans les campagnes afin de procurer une entière sécurité aux propriétaires et aux cultivateurs laborieux, été. Le Président leur rappela les diverses autres circulaires qu’il leur avait adressées à différentes époques, et notamment ses instructions du 17 avril 1820 sur les mêmes objets, et il fit imprimer deux de ces circulaires, du 11 décembre 1821 et du 29 août 1828, avec celle du 12 novembre de la présente année. Tous ces actes prouvent certainement la sollicitude de Boyer en faveur de l’agriculture de son pays, comme une infinité d’autres relatifs à la protection due au commerce. Mais il faut reconnaître que la contrainte n’étant pas possible, ne devant pas même être exercée à l’égard des cultivateurs producteurs dé vivres et autres denrées, la tâche des commandans militaires devenait difficile : aussi combien d’entre eux ne disaient pas souvent, que le Président semblait les blâmer, les accuser de négligence, lorsque les mêmes choses se passaient sous ses yeux dans l’arrondissement du Port-au-Prince, sans qu’il pût obtenir de meilleurs résultats.


Nous voici à 1830. Le 16 janvier une frégate espagnole arriva au Port-au-Prince, ayant à son bord Don Felipe Fernandez de Castro, intendant de l’île de Cuba, venant directement de la Havane. Il était revêtu de la qualité de plénipotentiaire de Sa Majesté Ferdinand VII, roi d’Espagne, et il s’empressa d’en informer le Président d’Haïti, en lui disant qu’il était chargé d’une mission auprès du gouvernement de la République. Le 17, le Président remit