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et du Nord. La garnison de Santo-Domingo fut renforcée ; Un de ces régimens fut placé à Azua, et d’autres à Saint-Jean, à Saint-Yague et à Puerto-Plate. Cette mesure de précaution ramena le calme dans les esprits, et ces corps de troupes furent rappelés au commencement de 1829.

Le 7 mars, une proclamation du Président prorogea la session législative au 10 août suivant. La seule cause de cette mesure fut la préoccupation occasionnée au gouvernement par l’arrivée du consul général de France, chargé de négocier la convention mentionnée ci-dessus. Au reste, la législation du pays ne réclamait pas grand’chose dans cette année. La session fut ouverte le 17 août ; et dans son discours d’usage, le Président fit allusion à l’accord existant entre les gouvernemens de France et d’Haïti pour la cessation du demi-droit accordé au commerce français.

Il annonça positivement à la Chambre des communes, « que cette faveur ne subsisterait plus au 1er janvier 1831, attendu qu’elle n’avait été concédée, dans sa pensée, que pour le laps de cinq années entières à partir du versement opéré du premier cinquième de l’indemnité, le 31 décembre 1825[1]. » Il n’y eut que deux lois votées dans cette session : celle qui prorogea, pour 1830, une autre rendue en 1828 sur l’imposition personnelle et mobilière, qui n’allait plus être renouvelée, et celle annuellement rendue sur les patentes.

Parmi les quelques autres actes d’administration qui s’offrent dans cette année, on peut citer une nouvelle circulaire de Boyer aux commandans d’arrondissement, pour leur dire de veiller à la culture des terres ; à la plantation

  1. Lorsque Boyer annonça la cessation du demi-droit, avant la ratification de la convention souscrite par M. Molien, on trouva que c’était prémature de sa part, le gouvernement français pouvant encore refuser sa ratification.