monnaies de France, d’Espagne, d’Angleterre, des États-Unis, etc., y figuraient. Le 22 mars, la Néréide et le Griffon quittèrent le Port-au-Prince.
MM. B. Ardouin et S. Villevaleix aîné eurent l’honneur d’être désignés par le Président d’Haïti, pour aller en France avec les plénipotentiaires français. Leur mission était : 1o de procéder à l’échange des ratifications des deux traités, si S. M. le Roi des Français les ratifiait ; 2o de convertir en monnaie française la somme embarquée, pour verser à la caisse des dépôts et consignations les 1500 mille francs de l’annuité de 1838 pour l’indemnité, 360 mille francs restant dus au trésor de France pour ses avances, et à la banque de M. J. Laffitte un million de francs destiné à l’emprunt ; 3o de demander l’obligation de 30 millions, souscrite en 1826 par le secrétaire d’État de la République, ainsi que les 2400 titres de l’emprunt dont l’amortissement avait eu lieu par le trésor français. En cas de non-ratification par le Roi de l’un des deux traités, les deux agents haïtiens devaient déclarer au gouvernement français que l’un et l’autre étant indivisibles, ils demeureraient nuls ; et alors ils verseraient toutes les sommes dans la banque de M. Laffitte, moins les 360 mille francs du solde revenant au trésor de France. Ils étaient en outre chargés de remettre à S. M. Louis-Philippe une lettre autographe que lui adressa Boyer, à l’occasion des traités qui mettaient fin aux longues discussions entre la France et Haïti.
Le 24 mars, le Griffon se sépara de la frégate, à l’entrée des Débouquemens, pour retourner à Haïti, et la Néréide arriva à Brest le 23 avril[1]. Les plénipotentiaires haïtiens s’empressèrent de notifier leurs pouvoirs au ministre des
- ↑ Le 14e jour de son départ, ce navire se trouvait à 300 lieues de Brest ; il y subit une quarantaine de 20 jours, à cause de quelques cas de fièvre jaune.