L’évêque Clancy obtint néanmoins plusieurs audiences de lui, dans lesquelles il essaya de vaincre sa résolution : ce fut en vain. Il retourna bientôt à Charleston d’où l’évêque England se rendit au Port-au-Prince le 1er mai suivant, se disant alors nanti de pouvoirs pour faire un concordat. En effet, il consentit à en signer un provisoirement avec une commission nommée par le Président et composée de MM. Inginac, Viallet, Pierre André, S. Villevaleix et E. S. Villevaleix. L’évêque England se chargea de l’apporter à Rome pour en obtenir la ratification. Le Président le défraya de ce nouveau voyage, en lui donnant encore l’assurance qu’il le choisirait pour être l’archevêque d’Haïti. À quelques modifications près, le concordat arrêté et signé était le même que celui de 1802. Mais la cour de Rome n’en voulut point ; et en mars 1837, l’évêque England reparut au Port-au-Prince avec un nouveau bref du Saint-Père Grégoire XVI qui le nommait « vicaire apostolique, administrateur de l’Eglise d’Haïti, attendu qu’il n’était pas possible de faire un concordat dans la situation où se trouvait cette Église, etc. »
Boyer persista dans sa résolution de refuser un vicaire apostolique ne relevant que du pape, et voulut que la République d’Haïti fut traitée par la cour de Rome, à l’égal des autres États catholiques. Il chargea le sénateur B. Ardouin de notifier son refus et sa volonté à l’évêque England qui en demeura fort affligé, dans l’intérêt, disait-il, de lareligion catholique et du bien qui pourrait résulter pour Haïti par son admission, son intention étant de seconder les vues du Président en établissant de suite un séminaire pour y élever de jeunes haïtiens. Après avoir eu divers entretiens avec le Président qu’il trouva inflexible, le révérend évêque retourna à Charleston, d’où il se proposait d’écrire