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sion. Sous votre haute magistrature, les différentes parties de l’administration publique ont été organisées assez bien pour que l’on puisse en espérer le perfectionnement ; l’indivisibilité du territoire a été rétablie… Vous avez beaucoup fait, Président d’Haïti, mais il vous reste encore beaucoup à faire… Votre proclamation du 5 janvier dernier a excité la plus vive sensation… La Chambre des représentans du peuple, fidèle à la loi fondamentale qui nous régit, appréciera justement tous les moyens que pourront lui développer les orateurs du pouvoir dont vous êtes investi… »

Boyer se retira après ce discours qui présentait du nouveau, en ce que la Chambre manifestait l’espoir de discussions entre elle et les orateurs du gouvernement. Immédiatement ensuite, elle envoya au palais une députation chargée de complimenter le Président et de lui remettre « une adresse » qu’elle avait préparée avant l’ouverture de la session. C’était encore une nouveauté destinée à exprimer d’autres idées que celles contenues dans un simple discours. En voici des extraits :

» Président d’Haïti, — les députés de la nation haïtienne, pénétrés de l’importance de leur mission, et pleins de la conscience de leur devoir, viennent vous offrir le témoignage de ce généreux concours que réclame votre adresse de convocation… Animés du patriotisme le plus pur, ils n’hésiteront pas à vous dire, Président d’Haïti, que partout un besoin impérieux réclame ces améliorations annoncées par votre adresse de convocation… Toutes les portions de la République réclament la sollicitude d’une administration bienveillante et paternelle… L’industrie et le commerce se ressentent de l’état de malaise où les tient encore l’insuffisance des lois… L’aurore des Sciences et des arts qui se lève