l’état plus ou moins prospère de chacune des provinces de cette colonie, sur les inclinations et les idées régnantes dans chacune d’elles. Elles trouveront leur application dans la suite ; et peut-être expliqueront-elles les causes des événemens accomplis dans ces localités.
Complétons ces renseignemens par ceux fournis sur les productions, sur le commerce et sur les finances de cette colonie, en 1789.
Le territoire de Saint-Domingue français était divisé en trois parties ou provinces : celle du Nord, celle de l’Ouest et celle du Sud. Ce territoire comprenait une surface d’environ 2,000 lieues carrées, tandis que la colonie espagnole représentait une superficie de 3,200 lieues carrées. Il était subdivisé en 52 paroisses portant plus tard le nom de communes.
La partie du Nord était évaluée à 480 lieues carrées : il y avait 21 paroisses.
La partie de l’Ouest, à 820 lieues carrées, comprenant 17 paroisses.
La partie du Sud, à 700 lieues carrées, ayant 14 paroisses.
« La partie du Nord, dit Moreau de Saint-Méry, a des avantages réels sur celles de l’Ouest et du Sud. Il en est qui tiennent à la nature de son sol et de son climat, et d’autres qui sont dus à sa position géographique. Parmi les premiers, on doit compter celui d’avoir beaucoup de rivières, de ruisseaux, de ravins, et de recevoir des pluies réglées… Le sol de cette partie est généralement plus productif que celui des deux autres… Ce n’est pas qu’on ne trouve dans les parties de l’Ouest et du Sud, des terrains aussi