déclaration des droits de l’homme ne pouvait être invoquée ni à Saint-Domingue ni dans les autres colonies françaises, sans les perdre à jamais. De même qu’ils importunaient de leurs cris, de leurs clameurs, l’autorité royale dans l’ancien régime, de même ils ont intrigué auprès des législateurs de la France, pour entraver les généreuses dispositions que beaucoup d’entre eux montraient en faveur des opprimés.
Les colons n’y ont que trop bien réussi pour leur malheur. Contre leur gré, aveugles et passionnés, ils sont devenus les instrumens de la Providence qui veillait au salut de ses créatures. Le triomphe de la race noire a été le résultat de la longue injustice du régime colonial. On l’a contrainte de recourir aux armes, et les colons, leurs propriétés et leurs richesses ont disparu de cette terre si longtemps abreuvée de larmes et de sang.
Tout y a disparu, même l’autorité, la souveraineté de la France !
Et à qui la faute ?…
Mais, n’anticipons pas sur les événemens. Les faits viendront en leur lieu démontrer les torts de l’entreprise qui a provoqué l’énergique résolution de rendre Saint-Domingue indépendant de la France ; et alors, loin de regretter qu’un méprisant défi ait été jeté ainsi à toute la race africaine jugée indigne de la liberté, nous applaudirons à cette pensée d’un Génie extraordinaire, irrésistiblement amené à faciliter l’accomplissement des desseins de la divine Providence sur cette race. Car, qui peut ne pas voir la volonté de Dieu dans les étonnantes mesures employées à cette époque ? D’ailleurs, est-il un seul peuple dans le monde qui soit parvenu à se régé-