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loi du 4 avril, dès qu’elle arriverait officiellement. Cette résolution fut évidemment forcée, parce que les colons avaient eu le temps de réfléchir que l’envoi de trois nouveaux commissaires civils, qui seraient indubitablement nommés sous l’influence de Brissot et des Girondins, et qui seraient appuyés par six mille hommes de troupes et de gardes nationales, indiquait une volonté bien décidée, de la part de l’assemblée législative, de faire respecter ses décrets dans la colonie.

Toutefois, qu’on ne se méprenne pas sur les vues secrètes des colons. Ils étaient informés par leurs agens en France des complots qui s’ourdissaient là et à l’étranger, pour opérer la contre-révolution au moyen des armées que les puissances européennes se préparaient à y faire pénétrer. La résolution de l’assemblée coloniale, dictée surtout par les partisans de l’ancien régime, n’était qu’une mesure dilatoire, en attendant des temps meilleurs. Ils avaient d’ailleurs tant appris à compter sur les sentimens personnels du roi et sur les tergiversations de l’opinion, qu’ils durent encore espérer dans les événemens ultérieurs.

Voici un extrait de l’arrêté pris le 27 mai :


Quoique ce décret soit diamétralement opposé aux dispositions de la loi constitutionnelle du 28 septembre 1791, néanmoins l’assemblée coloniale, ne voulant pas compromettre, par la résistance, le salut des restes de Saint-Domingue, qu’il importe de conserver à la France, puisque son commerce et l’existence de six millions d’hommes reposent entièrement sur leur conservation ; ne voulant pas non plus mettre en opposition la loi qu’elle a le droit de faire, avec la décision qui est émanée de l’assemblée nationale, parce que de ce conflit d’autorité pourraient naître des divisions et des désordres qui accéléreraient la ruine de cette malheureuse colonie ;

L’assemblée déclare qu’attendu la connaissance certaine qu’elle a du