intitulé : Tableau des révolutions du xviiie siècle, il avait posé ce principe : « La nature a fait l’homme pour la liberté, pour l’égalité, pour la société. Nul homme n’a reçu de la nature le droit de commander à d’autres hommes, ni de disposer d’eux. »
Quant à Sonthonax, il exerçait également la profession d’avocat au parlement de Paris, et au tribunal de cassation. Il avait chaudement embrassé la cause de la révolution, et était l’un des collaborateurs du journal des Révolutions de Paris. Esprit non moins distingué que son collègue, il était d’un caractère plus ardent et même fougueux, plus porté que Polvérel aux mesures extra-révolutionnaires. Tous deux avaient été admis membres de la société des Amis de la Constitution, plus connue sous le nom de Club des Jacobins, au premier temps de sa formation, alors que ses principes portaient des hommes recommandables à en faire partie. Sonthonax dut aussi sa nomination à l’influence des Girondins et des Amis des noirs.
Les lumières réunies de ces deux hommes, la fermeté de leur caractère, la fougue révolutionnaire de Sonthonax, tempérée souvent par la modération de Polvérel, les rendirent influens sur les destinées de Saint-Domingue. À leurs noms, célèbres dans ce pays, se sont rattachés des actes importans qui ont décidé du sort des deux classes d’hommes de la race noire, — les mulâtres et les nègres libres dont ils étaient chargés, par leur mission, d’assurer les droits politiques décrétés par la loi du 4 avril, — et les esclaves des deux couleurs dont ils ont proclamé l’affranchissement général.
Julien Raymond, dont les conseils pacifiques aux hommes de couleur étaient connus, avait été proposé