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Romaine et ses bandes, et à délivrer Léogane des ravages de cet imposteur.


Pendant que Saint-Léger était à Léogane, s’efforçant d’inspirer la modération aux blancs et aux hommes de couleur, les corps populaires du Port-au-Prince firent opérer une sortie contre la Croix-des-Bouquets. Leur armée se composait des troupes de ligne, des gardes nationales soldées par la commune, des canonniers de Praloto, et des nègres esclaves déjà armés sous la conduite de Cayeman. Un colon, nommé Breton La Villandry secondait Praloto. Cette armée se divisa en deux corps dont l’un passa par le chemin de la Coupe, et l’autre par la grande route du Cul-de-Sac. Le premier reçut une forte résistance de la part des hommes de couleur campés à la Charbonnière : néanmoins, ces derniers furent enfoncés. La colonne qui marcha directement sur la Croix-des-Bouquets éprouva une résistance moindre et s’empara de ce bourg. Ces succès ne furent obtenus par les blancs, que parce que l’armée de couleur s’était presque dissoute, par la désapprobation donnée aux concordats par les commissaires civils, notamment depuis l’arrivée de Saint-Léger au Port-au-Prince.

Les habitans du Cul-de-Sac, les vieillards, les femmes et les enfans avaient dû fuir cette plaine pour se porter dans les montagnes des Grands-Bois et au Mirebalais. En vain ces féroces vainqueurs leur signifièrent d’y revenir, sous peine d’être réputés traîtres à la patrie ; ils préférèrent de rester dans les asiles qu’ils s’étaient choisis.

Mais alors les hommes de couleur, fatigués des injustices de tous ces blancs, mirent en usage leur dernière ressource. Ils soulevèrent les esclaves, en leur donnant pour