bien) que les blancs colons ne voulurent point céder sur leurs prétentions à maintenir perpétuellement les noirs dans l’esclavage, les mulâtres dans l’avilissement, malgré les droits que ceux-ci tenaient de la nature comme tous les autres hommes, du moment que la métropole elle-même consacrait ces prétentions par une législation aussi odieuse, dans le temps de sa régénération politique et sociale, que celle qui existait sous l’ancien régime.
Quoi qu’il en soit, les blancs du Port-au-Prince, et l’armée des confédérés de la Croix-des-Bouquets députèrent respectivement auprès des commissaires civils : — les blancs, pour signaler les hommes de couleur comme des forcenés qui ne méritaient aucune commisération, ; — les hommes de couleur et les blancs contre-révolutionnaires unis à eux, pour demander l’approbation des concordats et solliciter surtout leur présence dans l’Ouest, afin d’y interposer leur autorité.
Ces commissaires, liés par le décret du 24 septembre qui attribuait des pouvoirs si exorbitans à l’assemblée coloniale, ne purent que se prononcer contre les concordats. Réduits à l’impuissance de faire le bien, ils s’efforcèrent, par des conseils et des exhortations, de ramener le calme dans les esprits, de désarmer les haines. Ils prêchaient dans le désert !
L’assemblée coloniale profita de cet aveu d’impuissance de leur part, pour déclarer, comme eux, nuls, illégaux, inconstitutionnels et attentatoires à ses prérogatives, tous les concordats passés entre les blancs et les hommes de couleur, dans toutes les paroisses où ces actes avaient été signés.