l’amélioration de la condition de ces infortunés auxquels ils tenaient par des liens sacrés. Si nous avons eu à leur reprocher leur faiblesse au sujet des suisses, nous démontrerons bientôt qu’ils surent réparer ce tort dans l’Ouest même ; que Rigaud, dans le Sud, assura la liberté à de nombreux esclaves, avant l’arrivée des nouveaux commissaires civils, ils eurent ainsi l’honneur d’avoir précédé la déclaration de la liberté générale. Nous citerons un aveu de Sonthonax lui-même à cet égard, quelques mois après son arrivée au Cap.
Et remarquons encore que la conduite des noirs insurgés du Nord fut entièrement conforme à celle tenue dans l’Ouest par les hommes de couleur. Nous avons cité assez de documens et de faits qui prouvent l’alliance des noirs avec les agens contre-révolutionnaires, et la même conformité de vues de la part des hommes de couleur qui servaient dans leurs rangs comme auxiliaires. C’est qu’en effet, pour les uns comme pour les autres, il n’y avait pas d’autre marche à suivre, dans ces premiers momens de la révolution de Saint-Domingue.
La duplicité des factieux du Port-au-Prince était telle, que, dès le 24 novembre, la municipalité de cette ville, dont la conduite avait été si odieuse dans l’affaire du 21, adressa une lettre aux confédérés de la Croix-des-Bouquets où elle leur disait que le traité de paix du 23 octobre ne pouvait être considéré comme détruit, et qu’elle les engageait à rentrer au Port-au-Prince. Elle leur disait en outre (ce qui était faux) qu’elle avait rappelé les députés de la paroisse à l’assemblée provinciale de l’Ouest et à l’assemblée coloniale ; et elle invitait