pas paraître s’y refuser, mit de telles restrictions à cet acte du souverain de la France, qu’il devint inefficace. Elle l’accompagna d’un arrêté par lequel elle déclara « que c’était elle qui pardonnait, au nom de leurs maîtres, aux esclaves révoltés ; que leurs chefs seraient tenus, pour obtenir leur pardon, de remettre à l’assemblée coloniale tous les papiers qu’ils avaient en leur possession, et de lui donner tous les renseignemens propres à éclaircir les causes de la révolte actuelle. »
Convenons que si cette assemblée se montrait arrogante, intraitable, elle était du moins conséquente. Le décret du 24 septembre, prétendu constitutionnel, ne lui avait-il pas délégué l’initiative des mesures qu’elle voudrait prendre à l’égard des esclaves, sous la seule sanction du roi ? Le roi avait donc empiété sur ses attributions, il avait violé son droit !
La logique entraînait les colons. Il était écrit dans le livre du Destin qu’ils devaient perdre Saint-Domingue, et ils le perdirent.
Presqu’en même temps que les négociations pour la paix s’ouvraient de la part des noirs, les hommes de couleur de l’Ouest, apprenant l’arrivée des commissaires civils auxquels ils portaient le même respect, en leur qualité de délégués de l’assemblée nationale et du roi, leur envoyèrent des députations pour leur soumettre les concordats qu’ils avaient passés avec les blancs et en obtenir leur approbation. Mais ces commissaires n’avaient pas le pouvoir qu’ils leur supposaient : le décret du 24 septembre laissait encore toute latitude à cet égard, à l’assemblée coloniale. Les commissaires civils improuvèrent les concordats passés tant dans l’Ouest que dans