juge impartial le soin de prononcer avec équité dans le procès que nous présentons à son jugement.
Les prisonniers blancs rendus au Cap se présentèrent, le 24 décembre, à la barre de l’assemblée coloniale, avec quelques-uns des chefs de l’escorte qui les conduisit. Le président dit à ces derniers :
« Continuez à donner des preuves de votre repentir, et dites à ceux qui vous envoient, de les adresser à MM. les commissaires civils : ce n’est que par leur intercession que l’assemblée peut s’expliquer sur votre sort. »
Au retour de l’escorte dans le camp des insurgés, Toussaint Louverture, dont la perspicacité avait découvert facilement l’insuffisance des pouvoirs des commissaires civils, en fit la déclaration à Jean François et à Biassou. Ce dernier devait se rendre à son tour à une nouvelle entrevue avec ces commissaires ; il résolut dès lors de s’en abstenir, et il fit bien.
Dans le même temps, M. de Touzard, lieutenant-colonel au régiment du Cap, et les blancs de la Marmelade, attaquaient les noirs. C’était par eux que ces insurgés avaient fait passer leurs premières adresses à l’assemblée coloniale. Les blancs voulaient donc la continuation de la guerre !
Cependant les commissaires civils, malgré l’orgueil et la jalousie que leur montrait l’assemblée coloniale, voulurent proclamer une amnistie générale pour obtenir la soumission des esclaves ; mais l’assemblée s’y opposa. Quelque temps après, le ministre de la marine, éclairé par les avis de la commission civile, en envoya une au nom du roi ; et cette fois, l’assemblée coloniale, n’osant