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2o  Amnistie générale pour tous les nègres.

3o . La faculté aux chefs de se retirer où bon leur semblera, dans les pays étrangers, s’ils se déterminent à y passer.

4o  L’entière jouissance des effets qui sont en leurs mains.

Promettons que si ces conditions sont acceptées, de faire rentrer de suite les esclaves dans le devoir et de se référer en ce qui concerne leur sort, à la décision des commissaires du roi dont l’arrivée ne peut être éloignée.

Nous devons vous porter, autant pour vous que pour nous, à accorder les chefs de demande que nous prenons la liberté de vous former au nom des généraux qui nous ont chargés de leurs intérêts et confié ce qu’ils appellent leur dernière résolution.

Pour nous, Messieurs, animés du plus pur patriotisme, nous sommes unis de cœur et d’intention avec nos frères de l’Ouest et du Sud : le même serment qui les unit aux blancs, nos frères, est déjà prononcé par chacun de nous et gravé dans le fond de nos cœurs en caractères ineffaçables ; comme eux, nous défendons vos propriétés et les nôtres ; comme eux, nous porterons avec orgueil le nom de Français régénérés, et serons les fermes soutiens d’une constitution trop longtemps inconnue ; et le pacte que vous avez formé avec nos frères de l’Ouest et du Sud devient tout naturellement le nôtre.


Les signataires croyaient les concordats sanctionnés par l’assemblée coloniale.

En même temps que cette adresse était envoyée à cette assemblée par les hommes de couleur, Jean François en envoyait une qui paraît avoir été l’œuvre principale de Gros. Celui-ci cite des paroles de ce chef, qu’il est bon de recueillir pour indiquer à quelle cause on peut attribuer la révolte des esclaves dans le Nord. « Ce n’est pas moi qui me suis institué général des nègres. Ceux qui en avaient le pouvoir m’ont revêtu de ce titre : en prenant les armes, je n’ai jamais prétendu combattre pour la liberté générale, que je sais être une chimère, tant par le besoin que la France a de ses colonies, que par le danger qu’il y aurait