Cependant, en apprenant la nouvelle du décret du 24 septembre et la prochaine arrivée des commissaires civils avec des troupes, les insurgés se disposèrent à formuler des propositions plus favorables pour leur soumission. Ce fut surtout d’après les conseils des hommes de couleur répandus dans leurs rangs : le récit de Gros l’atteste d’une manière incontestable. Outre le mulâtre Aubert, qu’il nomme le libérateur des blancs prisonniers dont il faisait partie, avec qui il s’entretint sur les causes présumées de la révolte des esclaves, il cite Després, autre mulâtre, « armurier du Fort-Dauphin, aide de camp de Jean François et investi de toute la confiance de ce généralissime des noirs, qui se donnait, dit-il, bien des mouvemens et qui faisait tout son possible pour accélérer les instans de la paix. » Il en cite d’autres encore qui, après la mort de Jeannot arrivée le 1er novembre, purent faire entendre leur voix en faveur de la pacification. « Ils étaient, dit-il, remplis d’attentions, et généralement parlant, nous n’avons eu qu’à nous louer de la conduite des gens de couleur qui ont toujours cherché à nous mettre à l’abri de tout événement fâcheux… Les gens de couleur étaient affectés de la loi du 24 septembre, mais tous voulaient obéir, et leurs démarches ne nous ont laissé aucun doute à cet égard. » Gros ajoute que les abbés Bienvenu, curé de la Marmelade, et de La Haye, curé du Dondon, donnèrent de bons conseils à Jean François.
Nous possédons une adresse à l’assemblée coloniale, rédigée par l’abbé de La Haye, écrite tout entière de sa main, pour les hommes de couleur qui se trouvaient parmi les noirs. Cette adresse, faite avec beaucoup de sens, informait l’assemblée coloniale de la position de ces