dernière exécution, un mois après sa date, par une délibération de la commune du Port-au-Prince qui devait rappeler ses députés à l’assemblée provinciale de l’Ouest siégeant dans la même ville, et à l’assemblée coloniale siégeant au Cap, afin de réorganiser ces assemblées par le concours et l’admission des affranchis. Pour faciliter cette délibération, on avait divisé la ville en quatre sections. Le 21 novembre, trois des sections votèrent et adoptèrent presque unanimement le traité ; mais la quatrième, où dominaient les petits blancs et la troupe de Praloto, proposa un sursis. Le motif de cet ajournement, suggéré par Leremboure, Caradeux et les autres meneurs, était évidemment dicté par la nouvelle déjà parvenue au Cap, du décret du 24 septembre, et par l’attente de la prochaine arrivée des commissaires civils qui, effectivement, débarquèrent au Cap le 28 novembre. Dans leur espoir, le traité serait indubitablement improuvé, annulé par ces nouvelles autorités, comme cela eut lieu. Mais, comme la majorité des citoyens blancs avait voté pour le maintien du traité, les meneurs voulurent encore brusquer les événemens. Ils avaient remarqué que l’armée de couleur avait subi une notable diminution, par l’empressement que mirent beaucoup d’affranchis à retourner au sein de leurs familles, confiant dans le rétablissement de la paix. Rigaud était parti depuis la veille pour les Cayes, avec plusieurs hommes de couleur du Sud.
Dans cette perfide pensée, les blancs firent naître une rixe entre l’un d’eux, canonnier de la compagnie de Praloto, et un noir, tambour de l’armée de couleur, nommé Scapin. Cet homme libre, affranchi, passait