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reste, notre ville est assez tranquille depuis que nous avons ces messieurs parmi nous, et que nous sommes débarrassés de leurs suisses. »

Un second post-scriptum de la même lettre, en date du 3 novembre, porte :

« Les suisses ont été embarqués et sont partis ce matin dans l’Emmanuel, de Nantes, capitaine Colmin, pour la baie des Mosquitos : on doit les y déposer avec des outils propres à la culture, trois mois de vivres et deux rechanges à chacun. Ils sont au nombre de deux cent treize. »

À la page 15 du Mémoire du 2e bataillon du 9e régiment, dit de Normandie, publié en France, on lit :

« Le 24 octobre, en vertu de cette dernière pacification, quinze cents hommes de l’armée des citoyens de couleur entrèrent au Port-au-Prince, avec l’appareil du triomphe, et ils établirent leur quartier général au gouvernement, distribuèrent le reste de leur troupe dans plusieurs endroits de la ville ; avec eux, ils avaient introduit plusieurs nègres non libres, auxquels ils avaient mis les armes à la main, et qu’ils ne consentirent qu’avec peine à faire conduire à l’île Moustique (baie des Mosquitos). »

Dans un écrit présenté aux commissaires civils Roume, Mirbeck et Saint-Léger, intitulé Production historique, etc., on lit encore :

« Le lendemain, toute cette armée entre en ville, escortée des nègres soulevés et armés contre nous, connus sous le nom de suisses. À la vue de cet appareil, la frayeur s’empara de tous les bons citoyens (les blancs), et chacun trembla pour ses propriétés et pour ses jours. Il peut même se faire que nous nous fussions